Les stocks d’aluminium, de cuivre, de nickel et de zinc – quatre des plus importants contrats négociés sur la bourse des métaux LME – ont chuté de 70% l’année dernière. Les négociants et les gros consommateurs ont puisé dans ces réserves au cours des derniers mois, rapporte le Financial Times.
Pourquoi est-ce important ?
Lorsque les stocks du London Metal Exchange (LME) sont bas, il y a moins de métal enregistré disponible pour approvisionner ceux qui détiennent des positions courtes. Ils doivent donc soit apporter du nouveau métal dans les entrepôts du LME, soit – s’il y a une pénurie de métal dans le monde – couvrir leur position en rachetant des contrats. Cette ruée vers l’achat est typique d’un “short squeeze”.
Les stocks de certains des métaux industriels les plus importants au monde sont tombés à des « niveaux extrêmement bas », écrit le Financial Times.
Zinc
Ces dernières semaines, la tendance a été plus prononcée pour le zinc. Depuis le début du mois, les stocks de zinc disponibles au LME – le métal qui n’a pas encore été réservé pour quitter l’un des entrepôts de la bourse – ont chuté de près de 60.000 tonnes pour atteindre leur niveau le plus bas depuis deux ans, soit un peu plus de 45.000 tonnes.
Dans le même temps, le prix du zinc a augmenté cette semaine pour atteindre son point le plus élevé en 16 ans, à plus de 4.400 dollars la tonne. Ce métal est utilisé comme revêtement protecteur pour l’acier dans les voitures, les appareils ménagers et la construction.
Le négociant en matières premières Trafigura, notamment, retire d’importantes quantités de métal du marché du zinc pour compenser la pénurie de ses propres stocks après les réductions de production en Europe, ont confié certaines sources à Bloomberg.
La chute des stocks de zinc survient à un moment délicat pour le LME, qui a été contraint de suspendre les échanges de nickel le mois dernier après qu’une violente compression des stocks a fait grimper les prix de plus de 250%.
Métal russe
Selon les analystes, la hausse des prix du gaz et de l’électricité est à l’origine de la contraction des stocks. Par exemple, les négociants en matières premières Glencore, Norsk Hydro et Trafigura auraient été obligés à réduire la production des fonderies de zinc et d’aluminium déficitaires ces derniers mois.
Pour compenser le manque de production, certaines de ces entreprises ont puisé dans les stocks des entrepôts à l’intérieur et à l’extérieur du LME afin d’honorer leurs obligations contractuelles envers leurs clients industriels.
À mesure que les stocks du LME diminuent, il existe un risque que le métal russe – qui, selon les négociants, est de plus en plus difficile à vendre sur le marché au comptant – soit livré aux entrepôts de la bourse. S’il s’avère que les stocks du LME sont dominés par un métal russe dont personne ne veut, les prix des contrats d’échange pourraient diverger de ceux du reste du marché mondial.
Bien que certains acteurs du secteur aient appelé le LME à limiter les nouvelles livraisons de métaux russes, la bourse a jusqu’à présent déclaré qu’elle n’irait pas au-delà de ce que les sanctions occidentales imposent. Par exemple, il y a quinze jours, Trafigura aurait fourni du cuivre russe aux entrepôts du LME en Asie, selon Bloomberg.
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