Au bord du lac Mantasoa immaculé et pluvial, à 1400 m d’altitude et entouré de forêt de tous côtés, une ferme de caviar malgache, Rova Caviar, produit des œufs pour les riches diners de Paris et d’autres capitales mondiales.
La première ferme d’élevage d’esturgeons et de production de caviar en Afrique – a décidé de reporter sa récolte de printemps cette année en raison de la pandémie mondiale de coronavirus.
Un business model qui demande de la patience
C’est un modèle d’entreprise qui exige un investissement initial substantiel et beaucoup de patience. Rovar Caviar a été créé en 2009, mais n’a commencé son activité qu’en 2017, son personnel a attendu huit ans pour que sa première génération d’esturgeons importés français atteigne sa maturité sexuelle et produise la délicatesse aimée par Aristote, les monarques européens et un nombre croissant d’Africains avec le goût de la haute cuisine.
La population relativement petite de Madagascar de 26 millions d’habitants avait selon la Banque Mondiale un PIB par habitant de seulement 527 dollars en 2018 avec ses infrastructures limitées et un isolement géographique qui augmentent le coût du commerce. Son économie dépend largement de l’exploitation minière et de l’agriculture. Les exportations de produits alimentaires, notamment le café, les crustacés et la deuxième plus grande part mondiale des exportations de vanille, sont de plus en plus importantes.
Quid de la concurrence ?
Le marché mondial du caviar devrait atteindre 1,55 milliard de dollars d’ici 2021, selon la société d’études de marché britannique Technavio; une augmentation prévue de près de 75% par rapport à 2016, mais qui doit faire l’objet d’un doute important à mesure que les impacts du coronavirus deviennent plus clairs. Le statut d’élite et le coût élevé du caviar se sont avérés particulièrement séduisants pour le nombre en expansion rapide d’individus chinois fortunés. Si la Chine est un consommateur important de l’offre mondiale, c’est dans ce pays que des producteurs comme Rova sont confrontés à leur plus grande concurrence.
« Nous ne voulons pas être le plus grand producteur mondial de caviar», explique Delphyne Dabezies, l’un des trois fondateurs français et PDG de Rova Caviar. « Notre ambition est de produire du caviar reconnu comme le meilleur au monde, tout en respectant la nature et les êtres vivants, et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour atteindre cet objectif ».
Source African Business Magazine
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